mardi 31 juillet 2012

SOMMET DE RIO ECHEC OU SUCCES ?

 UN ARTICLE DU JOURNAL LA NOUVELLE

Le soleil s’est couché  sur le quatrième sommet mondial de la terre, à RIO de Janeiro. C’est l’heure du bilan.  Selon les attentes des uns et des autres, au regard de la déclaration finale de ce sommet, une chose est certaine. Les avis sont partagés sur la réussite de ces assises

« Ces résultats, aussi appréciables soient-ils, sont en-dessous de nos responsabilités et de nos attentes ». Ces propos de François Hollande parlant des acquis de RIO+20, montrent combien  le bilan de ce sommet  est mitigé. Alors que les organisations de la société civile et autres ONG présentes à cette conférence  crient au fiasco, les nations unies parlent de marche importante franchie sur le chemin du développement durable.  
  Dans la déclaration finale pondue, les trois fondamentaux du développement durable  ont été couverts  de promesses. Et dès les premières lignes de ce document d’environ 50 pages,  les chefs d’états  confirment leurs  engagements respectifs en faveur du développement durable et de la promotion d’un avenir durable sur les plans économique, social et environnemental. Au niveau social, après avoir reconnu que depuis  le sommet de 1992, les progrès en matière de développement durable et de réduction de la pauvreté sont restés inégaux,  les chefs d’état ont promis redoubler d’effort  en apportant une aide accrue aux pays en développement pour éliminer la pauvreté et favoriser une meilleure autonomie des personnes pauvres. Quant à l’accès aux ressources vitales, la conférence, conformément aux objectifs du millénaire s’est engagée à réduire d’ici à 2015, la proportion de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable et aux services d’assainissement. Outre l’eau,  les 1,4 milliard de personnes  vivant sans ressources énergétiques sortiront aussi de l’obscurité. Au niveau économique, la conférence s’est déclarée favorable au transfert de technologie vers les pays en développement et à la promotion de l’économie verte source d’emploi et de travail décent pour tous. Autre profession de foi de RIO+20, cette fois relative au volet environnemental du développement durable,  les chefs d’état ont  promis revoir le statut du programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) dans l’optique de renforcer sa capacité d’action. Les déchets marins ont aussi retenu l’attention de cette conférence. Ils seront éliminés en grande partie d’ici à 2025. S’agissant des émissions de gaz à effet de serre, un appel a été lancé à la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques afin que soient  respectés les engagements de réduction  pris ça et là conformément au protocole de Kyoto. A cette conférence, l’Afrique a eu aussi sa part de promesse. « Nous insistons sur le fait que la fourniture d’une aide à l’Afrique en faveur du développement durable est une priorité essentielle de la communauté internationale et, à cet égard, nous nous engageons à nouveau à respecter pleinement les engagements (…) au niveau international sur les besoins de développement de l’Afrique  » a déclaré le communiqué final en reconnaissant par la même occasion que l’aide jusque là portée à l’Afrique n’est pas encore à la hauteur des engagements pris.  Pour élaborer enfin toutes les options de réalisations de ces engagements de développement durable  et de tous les moyens financiers  qui vont avec, il a été convenu la mise sur pied d’un comité intergouvernemental de 30  experts nommés par groupes régionaux des nations unies. Il devra boucler ses travaux d’ici à 2014.

Mais tous ces engagements,   aux yeux des organisations de la  société civile et  des ONG présentes à Rio, traduisent le réel échec de cette conférence. « Les attentes étaient très faibles mais le résultat est encore plus maigre... Ce fut une occasion manquée » estime Manish Bapna du centre de réflexion américain World Resources Institute (WRI). Pour elles, le document final produit n’est qu’un condensé de déclaration de bonnes intensions et de promesses vides. Pas plus. Nulle part dans le document final, on ne voit  d’engagements contraignants et chiffrés. Pour  Nicolas hulot, le bouillant écologiste français, on est passé de la conscience à l’impuissance à cette conférence de Rio. Mais l’un des point cuisants d’échec que personne, aussi bien les nations unies que les parties de la société civile ne conteste, c’est la naissance à nouveau avortée d’une agence onusienne pour  l’environnement. « Une nouvelle fois, nous n'avons pas été capables (...) de créer cette agence spécialisée pour l'environnement » s’est indigné le président français François Hollande.  Cet organe qui tarde à naître est malheureusement  le seul instrument capable de contraindre aux respects des engagements sous peine de sanction
  
Comme au sommet de Nairobi de 1982, qui fut relégué au second plan au profit de la guerre froide, Rio+20 aura subit le même sort devant  la crise économique  priorité de l’heure des dirigeants de la planète. Car ni Barak Obama, le président de la première puissance mondiale, ni Angela Meckel la chancelière de la première puissance de l’union européenne n’ont fait le déplacement. Quant à la couverture médiatique, elle a été mince ; comparée à ce qu’elle fut à la conférence des parties de Copenhague  en 2009.
                                                                                                Momo Dia






mardi 17 juillet 2012

UN ARTICLE DU JOURNAL LA NOUVELLE


GLISSEMENT DE TERRAIN  L’AUTRE FACE MORTELLE DE LA PLUIE

Ca y est ! La pluie a repris du service  au dessus d’Abidjan. Fine ou abondante, elle tombe sans se fatiguer. Même si cela procure un brin de plaisir en pensant aux paysans et leurs exploitations agricoles, un  hic d’inquiétude demeure tout de même à cause des populations des bidonvilles dont les habitations sont fixées sur les talus, au pied des monticules  et dans les ravins. En période de pluie, les glissements de terrain sont légions dans ces zones là. Ces blocs de terre  qui se détachent à force de bombardement sans relâche de pluies diluviennes sont malheureusement l’autre face, mais laide de « dame pluie ». Sur les terrains en pente, les éboulis de terre trimballent en chute libre les habitations et engloutissent celles situées au pied des élévations de terre. le bilan de ces accidents de terrain est parfois effroyable lorsque, en plu des dégâts matériels, des vies humaines s’éteignent sous les décombres des amas de terre, ou sous les débris des logis de fortune.18 morts en juin 2009, 8 morts en juin 2010, 5 morts en juin 2011, les glissements de terrains réussissent toujours le  pari d’engloutir des vies humaines pendant la saison des pluies. Ces drames se produisent très souvent dans les bidonvilles d’Attiécoubé, Yopougon, Cocody et Abobo. Pour l’année 2012, la météo annonce des hauteurs de pluie importantes sur Abidjan. Pour parer au pire, au regard des drames des années passées, le ministre de la construction et de l’urbanisme Mamadou Sanogo sillonne les bidonvilles exposés aux glissements de terrain et autres avatars, pour convaincre ou contraindre les habitants des lieux au départ. Avec bien sûr dans la mallette, une aide financière de l’état. Chaque ménage déguerpi recevra la rondelle de 150.000 FCFA pour se recaser. Environ 6000 familles sont concernées par cet altruisme de l’état. 

Face aux drames causés par les glissements de terrain dans plusieurs bidonvilles d’Abidjan en juin 2009, l’ancien commandant des soldats du feu, le tribun colonel Adama Coulibaly, horrifié par l’ampleur du drame s’indignait : « Les gens construisent n'importe comment des maisons au bord des précipices, sans fondation ». Malheureusement ces taudis et ces quartiers précaires qui sortent spontanément de terre  dans ces zones propices aux glissements de terrain, sont la conséquence de l’urbanisation sociologique dont Abidjan est victime, conjuguée à une politique de l’habitat trop défavorable aux ménages pauvres. Les populations s’installent à Abidjan, non pas parce que un emploi les y appelle, mais parce que vivre dans une métropole comme Abidjan est synonyme de modernisme et de réussite sociale (???). Cela crée absolument une pression sur l’habitat. Et quand bien même, certains de ces hommes et femmes arrivent à trouver  un petit boulot avec la rémunération médiocre qui va avec, la politique de l’habitat qui les a omis dans sa stratégie globale ne leur permet pas de se loger décemment; si ce n’est dans ces zones de grands dangers. « Depuis que la SICOGI et la SOGEFIHA ont arrêté de produire des logements sociaux, conformément à l’ancienne approche, il n’y a pas eu en direction des ménages ivoiriens, de véritable politique du logement à caractère social … » souligne le ministre en charge de la promotion du logement, Mme Kaba Nialé. Que faire alors ? La générosité du gouvernement en faveur des déguerpis est-elle suffisante pour juguler définitivement le problème des habitats fixés en zone de terrains glissants ? 

En fouillant les archives des actions gouvernementales, on découvre qu’en 1997, le bidonville « Washington » situé sous les hauteurs du lycée technique d’Abidjan avait été détruit sur ordre du gouvernement et ses habitants relogés dans une cité modeste à l’assainissement acceptable à Biabou dans la commune d’Abobo. Même si, à dire vrai, « washington » fut déterré parce que trop laid pour bomber le torse à cet endroit de la ville, n’est ce pas  une expérience à exhumer devant la prolifération des quartiers précaires à Abidjan ? Au gouvernement d’apprécier. Malheureusement quinze après, « washington » est en train de renaître de ses cendres au pied du lycée technique d’Abidjan. Preuve que, aussi longtemps qu’il n’existera pas d’habitats à portée de main pour les ménages pauvres, les bidonvilles sortirons de terre là où malheureusement, la mort rode en période de pluie.
                                                                                               Momo Dia

mardi 22 mai 2012


                                                     
                                        L'ECONOMIE VERTE

  Sous une pluie fine, à quelques kilomètres d’Abidjan, un planteur ivoirien répand du compost aux pieds de ses cacaoyers.  Pour lui, exit les engrais chimiques et bonjour les fertilisants organiques et végétaux.  A qui doit-il cette révolution dans sa méthode de production ? A  des encadreurs agricoles formés par  des ONG et dépêchés en milieu agricole. Les actions  de ce genre, qu’elles  soient à l’initiative des pouvoirs publics ou du secteur privé, se multiplient depuis peu sur le continent africain. Preuve que La volonté des africains de tourner désormais en mode «  économie verte » est bien là. Au niveau agricole donc,  les initiatives privées  en faveur d’une  agriculture écologique sont légions.  Les paysans, préfèrent  cultiver de jachère en jachère que de détruire la petite portion de verger forestier primaire qui leur reste. Dans cette dynamique de préservation des forêts primaires, certains états, malgré un environnement économique parfois hostile ne plient pas l’échine. C’est le cas  du Cameroun et du Gabon, Il y-a  peu, qui musclaient leur législation pour colmater et freiner les déperditions engendrées par l’exploitation effrénée de leurs bassins forestiers. Même son de cloche au Congo où  les gouvernants multiplient actions sur actions pour une gestion durable de leur patrimoine forestier.

L’énergie, c’est aussi un enjeu dans cette  transhumance vers l’économie verte. Elle est insuffisante et chère sur le continent. Malgré un bon ensoleillement disponible pratiquement toute l’année, l’énergie solaire, ça n’a vraiment pas décollée. Hantés certainement par cet échec, des initiatives solaires de grandes envergures figurent de plus en plus sur l’agenda énergétique de certains pays africains. Ainsi, Le Maroc à l’horizon 2020 espère produire 2000 mégawatts d’électricité via son projet pharaonique d’énergie solaire. D’autres pays comme l’Afrique du sud, l’Erythrée et le Sénégal,  qui produisent déjà des milliers de kWh d’énergie solaire, espère mieux faire en agrandissant leurs parcs de production.  Les pays qui produiront de l’énergie propre et à moindre coût seront les plus compétitifs au niveau industriel. Cette prévision des experts, la Côte d’Ivoire qui ne produit pas du solaire l’a si bien compris, qu’elle envisage agrandir son parc  barrage hydro-électrique, avec  la construction d’un cinquième barrage  sur les eaux du NAWA dans la région de Soubré, à l’ouest du pays. 

 Avec toutes ces initiatives et projets verts, reste  à espérer que le fond vert annoncé au sommet de Cancun au Mexique en 2O1O (16ème  conférences des parties, organe politique de la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques CCNUCC)  pour  aider les pays en voie de développement  dans leurs ambitions écologiques soit effectif.  

                                                            MOMO DIA  

lundi 19 mars 2012

L'EAU

« Dans 5O ans, l’eau sera plus chère que le pétrole » déclarait Laurent Gbagbo à la clôture des états généraux de l’eau tenus en Août 2010 à Yamoussoukro. Cette alerte résume avec élégance, les enjeux à venir par rapport à la question de l’eau. Elle sera rare ; donc chère. Et chaque jour qui dort, semble-nous rapprocher de cette échéance où l’eau vaudra bien plus le prix du baril de pétrole. C’est le constat des experts à l’examen de la problématique de l’eau sur le continent africain. Parlant du continent, ils sont 300 millions, les africains pour qui  l’eau potable est encore un  luxe.

En Côte d’Ivoire, huit millions de personnes manquent d’installation sanitaire et quatre autres millions goûteront encore longtemps à l’eau de mauvaise qualité. Quant au déficit de la production, il est estimé à  150.000 m3 d’eau par jour et l’état ivoirien doit investir entre 2009 et 2015 environ 645 milliards FCFA s’il veut améliorer la situation. Cela semble aux antipodes d’un jeu de prestidigitation au regard de l’inconsistance du portefeuille budgétaire destiné à l’investissement et des nombreux problèmes post-crises qui regardent l’état.

En attendant des jours meilleurs pour le liquide « bleu », il faut  utiliser sans gaspillage le peu qui tombe du robinet. C’est cela qu’il faut corner aux oreilles de tous, à l’occasion de la journée mondiale de l’eau.  Cette journée - qui se tient tous les 22 mars - a été adoptée le 22 décembre 1992 par les nations unies et elle vise à sensibiliser les populations sur les enjeux liés à la conservation et au développement des ressources en eau.
                                   
                                                                                                   MOMO DIA


mardi 28 février 2012

ALLEZ ! UN PEU DE COURAGE MESSIEURS DU TIERS-MONDE .

        Rainforest – vous en avez certainement entendu parler -  est une initiative internationale en faveur de  la préservation des forêts tropicales. Dans sa version agricole, elle initie le monde agricole à la préservation de la biodiversité florale, animale et aux respects des écosystèmes. Au mois de février, à l’initiative d’une union de coopérative du secteur cacaoyer, j’ai été invité à une formation rain forest destinée aux producteurs ivoiriens de cacao. L’objectif, convaincre les paysans à produire du cacao selon le crédo écologique de rainforest. Conséquences, interdiction de chasse, planting d’arbres dans les plantations etc..avec bien sûr au bout, une récompense pour les bons élèves écolo. Une prime à la vente des fèves. L’ initiative est louable et inspire un chemin d’action qui pourrait bien faire bouger le front du réfus dans le débat  climatique.

Que faire face aux produits  des géants qui refusent de réduire leur production de CO2 ?

Pour inciter les producteurs à franchir le cap écologique, rainforest brandit une motivation appelée prime. Pour bannir le travail des enfants dans les plantations cacaoyères, les industries chocolatières brandissent  la menace de ne plus acheter les fèves produites à la sueur infantile. Les grands de ce monde, grâce à des mesures  qui encouragent ou sanctionnent, arrivent toujours à contraindre ou à motiver d’agir selon leur volonté. Alors messieurs du tiers-monde, messieurs des états insulaires, pensez vous que seulement vos cris d’alarmes suffisent t-ils pour contraindre Washington ou Pékin à produire moins de CO2 ? Surement pas ; au regard de l’état actuel des discussions sur le climat. Le tiers-monde, notamment l'Afrique, est un vaste marché de consommation de produits « made in » les pays développés.  A quelques mois du prochain sommet mondial de la terre  qui se tiendra en juin, il revient à cette partie du monde - la plus vulnérable aux changements climatiques- d’élaborer sa stratégie afin de faire plier l’échine aux grands pollueurs. Car, lorsqu’on est  grand  consommateur on tient absolument un  bout des ficelles. La virulence avec laquelle certains officiels du monde développé réagissent devant cette approche, est la preuve que la solution à l’arrogance carbonique est proche de là.  ALLEZ ! UN PEU DE COURAGE MESSIEURS DU TIERS-MONDE ./. 

                                    Momo dia