UN ARTICLE DU JOURNAL LA NOUVELLE
Le soleil s’est couché sur le quatrième sommet mondial de la terre, à
RIO de Janeiro. C’est l’heure du bilan. Selon
les attentes des uns et des autres, au regard de la déclaration finale de ce
sommet, une chose est certaine. Les avis sont partagés sur la réussite de ces
assises
« Ces
résultats, aussi appréciables soient-ils, sont en-dessous de nos responsabilités
et de nos attentes ». Ces propos de François Hollande parlant des acquis
de RIO+20, montrent combien le bilan de
ce sommet est mitigé. Alors que les
organisations de la société civile et autres ONG présentes à cette
conférence crient au fiasco, les nations
unies parlent de marche importante franchie sur le chemin du développement
durable.
Dans la déclaration finale
pondue, les trois fondamentaux du développement durable ont été couverts de promesses. Et dès les premières lignes de
ce document d’environ 50 pages, les chefs
d’états confirment leurs engagements respectifs en faveur du
développement durable et de la promotion d’un avenir durable sur les plans
économique, social et environnemental. Au niveau social, après avoir reconnu
que depuis le sommet de 1992, les
progrès en matière de développement durable et de réduction de la pauvreté sont
restés inégaux, les chefs d’état ont
promis redoubler d’effort en apportant une
aide accrue aux pays en développement pour éliminer la pauvreté et favoriser
une meilleure autonomie des personnes pauvres. Quant à l’accès aux ressources vitales, la conférence, conformément aux
objectifs du millénaire s’est engagée à réduire d’ici à 2015, la proportion de
personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable et aux services d’assainissement.
Outre l’eau, les 1,4 milliard de
personnes vivant sans ressources
énergétiques sortiront aussi de l’obscurité. Au niveau économique, la conférence s’est déclarée
favorable au transfert de technologie vers les pays en développement et à la
promotion de l’économie verte source d’emploi et de travail décent pour tous.
Autre profession de foi de RIO+20, cette fois relative au volet environnemental
du développement durable, les chefs
d’état ont promis revoir le statut du
programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) dans l’optique de
renforcer sa capacité d’action. Les déchets
marins ont aussi retenu l’attention de cette conférence. Ils seront éliminés en
grande partie d’ici à 2025. S’agissant des émissions de gaz à effet de serre,
un appel a été lancé à la convention cadre des nations unies sur les changements
climatiques afin que soient respectés
les engagements de réduction pris ça et
là conformément au protocole de Kyoto. A
cette conférence, l’Afrique a eu aussi sa part de promesse. « Nous insistons sur le fait que la fourniture d’une
aide à l’Afrique en faveur du développement durable est une priorité
essentielle de la communauté internationale et, à cet égard, nous nous engageons à nouveau à respecter pleinement les
engagements (…) au niveau international sur les besoins de développement de
l’Afrique » a déclaré le communiqué final en reconnaissant par la même
occasion que l’aide jusque là portée à l’Afrique n’est pas encore à la hauteur
des engagements pris. Pour élaborer
enfin toutes les options de réalisations de ces engagements de développement durable et de tous les moyens financiers qui vont avec, il a été convenu la mise sur
pied d’un comité intergouvernemental de 30
experts nommés par groupes régionaux des nations unies. Il devra boucler
ses travaux d’ici à 2014.
Mais tous
ces engagements, aux yeux des organisations de la société civile et des ONG présentes à Rio, traduisent le réel
échec de cette conférence. « Les
attentes étaient très faibles mais le résultat est encore plus maigre... Ce fut
une occasion manquée » estime Manish Bapna du centre de réflexion
américain World Resources Institute (WRI). Pour elles,
le document final produit n’est qu’un condensé de déclaration de bonnes
intensions et de promesses vides. Pas plus. Nulle part dans le document final,
on ne voit d’engagements contraignants et
chiffrés. Pour Nicolas hulot, le
bouillant écologiste français, on est passé de la conscience à l’impuissance à
cette conférence de Rio. Mais l’un des point cuisants d’échec que personne,
aussi bien les nations unies que les parties de la société civile ne conteste, c’est
la naissance à nouveau avortée d’une agence onusienne pour l’environnement. « Une
nouvelle fois, nous n'avons pas été capables (...) de créer cette agence
spécialisée pour l'environnement » s’est indigné le président français
François Hollande. Cet organe qui tarde
à naître est malheureusement le seul instrument
capable de contraindre aux respects des engagements sous peine de sanction.»
Comme au sommet de Nairobi de 1982, qui fut
relégué au second plan au profit de la guerre froide, Rio+20 aura subit le même
sort devant la crise économique priorité de l’heure des dirigeants de la
planète. Car ni Barak Obama, le président de la première puissance mondiale, ni
Angela Meckel la chancelière de la première puissance de l’union européenne n’ont
fait le déplacement. Quant à la couverture médiatique, elle a été mince ;
comparée à ce qu’elle fut à la conférence des parties de Copenhague en 2009.
Momo Dia