jeudi 27 octobre 2011

la question de l'eau ( extrait du livre à paraître)


       Malgré l’enjeu que l’eau constitue au fil des ans, son utilisation donne encore lieu à d’énorme gaspillage. Et pourtant, de la production à la distribution, que de machines tournent, que de fuel brûle. Le gaspillage de l’eau constitue donc des émissions de CO2 à des fins inutiles et une exploitation gratuite des ressources en eau. Beaucoup de gestes au quotidien témoignent de ce gaspillage et de l’insouciance face à la raréfaction et à la cherté de l’eau, encore au stade de luxe pour la majorité des africains.

Pour le besoin d’un demi-verre d’eau, l’on recueille un verre plein, et le reste de l’eau non consommée est versé à même sol sans aucun souci. Parfois dans les ménages, personne ne prête vraiment attention au robinet défaillant qui égoutte. La canalisation du réseau publique qui laisse couler un jet d’eau impressionnant une journée entière, du fait d’un tuyau brisé, n’interpelle personne. In fine personne ne se sent vraiment responsable de rien. Alors qu’à coté de ce gaspillage monstrueux existent des populations encore abonnées à l’eau des sources de mauvaise qualité. Rien qu’à regarder cette misère, l’utilisation de l’eau nécessite un réflexe nouveau qui exclut tout gaspillage. 

Mais les initiatives en faveur d’une utilisation raisonnée de l’eau et de sa disponibilité pour tous, ne sauraient se limiter à la seule proscription du gaspillage. De banals gestes peuvent arborer des allures d’innovation, au point de constituer pour le quotidien un bond qualitatif. L’utilisation des eaux de pluie est de ces habitudes novatrices, susceptibles de tirer bon nombre de ménages de la galère de l’eau. En incluant l’utilisation de l’eau de pluie dans les habitudes, les ménages africains réduiront de moitié leur besoin et dépense en eau. Cette idée qui n’a peut être jamais trotté la tête de bien de personnes, mérite attention puisque ailleurs elle fait chemin paisible. En France, l’utilisation des eaux de pluie prend des allures d’industrialisation grâce à l’IFEP (Industriels Français de l’Eau de Pluie) et des entreprises excellent déjà dans ce domaine.

En attendant des méthodes modernes, l’eau de pluie est récupérable grâce aux collecteurs traditionnels. C’est à dire les toitures de maisons. Cette eau stockée peut alors servir pour les tâches et besoins suivants.
1-le jardin de la maison, le petit potager, les pelouses de gazon peuvent être arrosés avec l’eau de pluie, en lieu et place des centaines de litres d’eau potable utilisées.
2-pour le lavage automobile, l’entretien des lavabos (WC et baignoires), l’eau de pluie est  appropriée.
3- dans la chasse d’eau des toilettes (WC), l’eau potable indispensable à la boisson peut être substituée par l’eau de pluie.
4- pour le lavage de la véranda, le sol carrelé de la cour, l’eau de pluie est mieux indiquée.
7- sur les chantiers de BTP, l’eau de pluie  peut être utilisée en lieu et place des m3 d’eaux potables utilisés.

Ces quelques indications n’ont aucune valeur exhaustive. Si les ménages incluent véritablement l’usage de l’eau de pluie dans leurs habitudes, ils découvriront au fur et à mesure toute son utilisation possible.
  MOMO DIA

samedi 15 octobre 2011

les animaux du zoo d'abidjan nous parlent.


  
                             
 Depuis plusieurs années déjà,le jardin zoologique d’Abidjan respire la méforme, les animaux inspirent pitié et la déconfiture squatte les lieux. Locaux vétustes, budget insignifiant, animaux aux regards étourdis par la faim sont une maigrelette partie des forces  qui tirent depuis longtemps le zoo d’Abidjan vers le bas. Ce jardin animalier que les mouflets adorent visiter, s’est davantage dégradé avec la décennie de crise où les ivoiriens étaient plus préoccupés à s’entretuer qu’à offrir gîtes et couverts à des animaux. Alors, Déchirés et lessivés par un quotidien exécrable et désormais intenable, les animaux du zoo d’Abidjan ont décidé de parler. Espérons qu’ils soient entendus.

 La torture : Roi lion bonjour. Vois- tu comment les rides de ma face ont poussé ces jours-ci ? Eh bien, c’est les stigmates de la faim. Je ne me rappelle même plus  mon dernier repas. Mes journées infâmes, je les passe sous ma rugueuse carapace que les averses successives menacent de rompre, faute d’abris. Pauvre de moi...

Le lion : Grande sœur tortue ; que pourrais-je répondre à une vieille dame comme vous,
après ce piteux récit, si ce n’est vous souhaiter courage. Car Je ne sais vraiment pas ce que nous veulent ces humains, qui nous ont arrachés à l’affection des siens loin de notre jungle verdoyante et riche en nourriture, pour  nous confiner dans cette maudite prison où ils viennent régulièrement avec leurs enfants contempler notre misère. Regarde moi ; un fougueux fauve de mon espèce, gayandé le lion ; c’est ainsi que m’appellent les légendes qui chantent ma bravoure au clair de lune ; J’ai tellement cédé du poids à la misère  qu’au décompte physique je ressemble à un grand chat.

Le singe : C’est abominable et injuste notre vie dans ce zoo d’Abidjan. Moi, pour une banane je dois faire le guignol,  verser de la douleur liquide des yeux, avant qu’une  banane mal formée, sans goût et pâteuse me soit jetée avec un mépris à m’accoutrer d’indignité. Je parie que ma guenon de mère se tourne dans sa tombe. Elle qui m’a nourri de délicieuses noisettes et de belles bananes fermes.

Le lion : regardez ma crinière ; elle est infectée d’immondices et jamais un vétérinaire n’est venu me voir. C’est à peine si je recevais de la bonne viande fraîche pour mon repas. Je me demande si le zoo d’Abidjan qui nous abrite répond encore à la norme internationale.

L’éléphant : je crois que non. Puisque nous sommes mal nourris et mourons de faim. Moi, pour une bouffée d’herbes fraîches je dois  barrir jusqu’à endommager mes trompes. C’est une grave insulte à un herbivore de ma race. Et dire que je suis l’emblème de ce pays construit sur une côte qui appartenait à mes ancêtres. Ici, nous sommes vraiment loin des commodités des jardins zoologiques de certains pays.

Le lion : vous savez, j’ai un cousin lointain qui se trouve dans un zoo chez les blancs ; je l’ai eu hier au téléphone. Pour tout vous dire, sa vie là- bas n’est pas du tout comparable  à la notre. Le zoo où il vit est d’un confort qui saute aux yeux. Et chaque jour, il a au festin plusieurs kilogrammes de chair fraîche et régulièrement un médecin suit sa santé. J’ai même vu une de ses photos et j’avoue que le regret a pris possession de moi.

Le singe : espérons que les choses s’améliorent. Car un pays comme la côte d’ivoire mérite mieux que ce démodé jardin zoologique. Qu’ils partent visiter un peu le zoo de santa-Barbara en Californie ; le zoo sauvage de Saint-Félicien du Québec ; le zoo de Singapour avec ses 216espèces en totale liberté ; le métro zoo de Miami détruit par un ouragan en 1992  et reconstruit aussitôt ; le zoo de Berlin construit depuis 1844 avec ses 1400 espèces… après ces tours, les ivoiriens comprendrons qu’ils nous font souffrir dans ce zoo.

La tortue : tu rêves debout ou quoi ? Roi des arbres. Le maigre budget versé irrégulièrement sera toujours le même et la pitance quotidienne nous fera toujours défaut.

L’éléphant : franchement si rien n’est fait nous mourons tous de faim dans ce zoo abidjanais. Certainement qu’ils ne savent pas l’importance de notre présence en ces lieux. Avoir des animaux de diverses espèces en un même lieu est un véritable réservoir génétique pour la pérennisation de la diversité animale. Au moins on ne risque pas de disparaître à jamais comme le dinosaure. Cet aïeul.  Aussi leurs scientifiques peuvent se servir de nous pour des travaux de recherches scientifiques et pathologiques.

Le lion : Regarde mon cher ami éléphant, les conditions dans lesquelles certains des nôtres quittent la terre.  Pour une patte malade,  un mal de ventre bénin  nos compatriotes meurent dans ce zoo. Ne parlons surtout pas de la faim qui nous décime comme une endémie incurable. Or, Mon cousin qui se trouve au pays des blancs,  exactement au zoo de Londres, m’a confié que là bas, tous les animaux sont soumis à un bilan régulier de santé chez le vétérinaire. Le moindre mal est systématiquement traité.

La tortue : mais roi lion tu pourrais le contacter pour que nous fuguions d’ici,  le rejoindre.

Le lion : Tu blagues ! Ce n’est pas la terre d’à coté. Ce sera plusieurs années de  nage et de marche dans les eaux et forêts. À moins de partir par avion.
L’éléphant : C’est un vrai mécompte. Nous qui  espérions un traitement meilleur lorsque nous fûmes  arrachés à notre jungle féroce.

Le singe : Espérons que les ivoiriens aient pitié de nous et qu’ils fassent parler leurs cœurs pour que le zoo retrouve son rayonnement.

L’éléphant : Vite les amis, ils tombent des cordes, courons vite nous abriter sous ce qu’il nous reste comme logis même si à la fin, la pluie nous trempera les os.

Lion : Ayez pitié, le jardin zoologique d’Abidjan se meurt. Faites quelques choses messieurs les politiciens. Il y va de votre intérêt.     

                                            
momo dia

vendredi 7 octobre 2011

La forêt classée ivoirienne, ménacée?

      Ces temps-ci, certains tabloïds ivoiriens rapportent une nouvelle qui, si elle est vraie, est une grave atteinte à l’équilibre écologique et climatique de la COTE D’IVOIRE. La  presse ivoirienne en grande tranche d’obédience politique, gantée hélas, et toujours alerte à mener la savate des chapelles politiques, trouve par moment entre deux articles au vitriol  une occasion pour dénoncer certains agissements impropres à la vie de la nation. Encore que  trop souvent, ces méfaits ne sont contés que s’ils éclaboussent un peu la chapelle d’à côté. Dans le cas contraire, stylo couché. Bref ;  de quoi s’agit-il donc?
Il revient de manière récurrente dans certains journaux que les forces républicaines stationnées dans les zones forestières, ventileraient à vil coût les forêts classées (réserves forestières interdites d’exploitation)  à quiconque désire cultiver. Un peu loin, des bonnets politiques sont aussi cités dans ce trafic illicite. Certains auraient acquis on ne sait trop comment, des centaines d’hectares de forêts classées (le quotidien d’Abidjan n°0433 du vendredi 16 septembre 2011).  Cette information, qu’elle soit claire ou obscure, invite dans un état de droit à l’ouverture immédiate d’une enquête pour élucider les faits. C’est vrai, la COTE D’IVOIRE, cherche les outils du dialogue pour solder son périlleux contentieux militaro-politique, les voyants économiques scintillent rouges, mais cela ne devra pas faire du pays un capharnaüm. Le ministère des eaux et forêts à qui revient la préservation des forêts doit diligenter la recherche de la vérité sur la question. Cela , d’autant que la forêt est un facteur de bonne pluviométrie indispensable à l’agriculture, principal choix économique de la COTE D’IVOIRE. Le vaste champ verdoyant de forêt devenu le désert du Sahara d’après l’histoire, est la preuve que l’utilisation abusive  des ressources forestières conduit progressivement à une désertification infaillible. Messieurs les gouvernants, vous êtes donc avertis.    

                 MOMO DIA