lundi 4 juillet 2011

DEAR OBAMA


     Monsieur le président, je voudrais rapporter à votre illustre personne de président de la première puissance mondiale, quelques misères des campagnes africaines sur lesquelles, le vent du réchauffement climatique souffle déjà.
Vous le savez bien que moi monsieur le président, le revenu des africains des zones rurales, est essentiellement d’origine agricole. Mais en parcourant aujourd’hui les campagnes africaines - dommage que vous ne l’ayez pas fait lors de votre séjour ghanéen - la pauvreté imprime avec arrogance sa marque dans le regard des paysans, et l’inquiétude d’un demain meilleur trouble le sommeil de ces braves hommes. Monsieur le président, tout cela parce que les caprices du climat rythment désormais cette agriculture de laquelle ils tirent l’indispensable à l’existence.
            Les pluies ne tombent plus à tant et se font parfois désirées. Bien évidemment cela perturbe le calendrier cultural, et réduit drastiquement la production agricole. Dame sécheresse est aussi de la partie. Le fendillement des sols, l’assèchement des cours d’eau, les cultures qui ne sortent jamais de terre, sont quelques stigmates perceptibles de cette laide sécheresse qui entraîne une pénurie des terres cultivables. Pour mieux comprendre le cauchemar que est, et sera le réchauffement du climat pour l’agriculture africaine, permettez moi monsieur le président que je reprenne un infime pan d’un dossier que l’hebdomadaire « jeune Afrique N°2427 du 15 au 21 juillet 2007 » à consacrer à la question. « Sécheresse accrue, inondations plus fréquentes, augmentation des phénomènes extrêmes comme les tempêtes ou cyclone, hausse du niveau de la mer…l’impact du réchauffement climatique sera globalement négatif sur les ressources en eau, et donc sur l’agriculture de décrue ou irriguée, les activités forestières et les ressources halieutiques. Les attaques de prédateurs ; comme les criquets pèlerins, risquent de devenir plus fréquentes, et l’élévation du niveau des océans pourrait provoquer la remontée d’eau salée dans les estuaires comme le delta du Nil, ce qui risque de rendre certaines terres incultes. »
     Monsieur le président, à la question du réchauffement climatique est attelée une grave injustice à laquelle le monde devra tout de même trouver réponse. Le premier ministre Ethiopien Melès ZENAWI que vous connaissez bien, l’exprime mieux que moi d’ailleurs. Je le cite : « L’injustice de toute la question du réchauffement et des changements climatiques, vient du fait que ceux qui n’ont contribué en rien à sa genèse vont souffrir le plus de ses conséquences, parce qu’ils ont le moins les moyens de s’adapter à ces changements. »
De l’autre coté du monde ; loin de cette misère galopante des agriculteurs africains et leurs campagnes turlupinées, les pays riches, grands émetteurs de gaz à effet de serre, garantissent gîtes et couverts à leurs agriculteurs au moindre bobo. Aussi clair que la vodka dans les esprits, les agriculteurs occidentaux seront pouponnés au moindre  caprice de dame climat et ceux d’Afrique, livrés à la volonté soudaine du temps.
        Monsieur le président, connaissant votre engagement pour une Afrique prospère ; cette injustice n’est pas de nature à vous réjouir.
Monsieur le président, votre pays n’a pas ratifié le protocole de Kyoto. Mais en 2012,  vous serez encore appelé à vous prononcer pour ou contre, un autre bail en faveur du climat.
Monsieur le président, nous sommes aussi conscients que l’aboutissement  d’un accord global contraignant sur le climat passera d’abord sous les fourches caudines du bureau ovale de la maison blanche.
        Monsieur le président, si vous pesez donc de tout votre poids pour que les discussions de 2012 sur le climat aboutissent à un accord coercitif chiffré et à la naissance d’un organisme onusien chargé de veiller à son application, vous aurez donné monsieur le président un sens à votre engagement contre la pauvreté. Le marché du carbone générera alors des fonds en direction des paysans africains pour s’adapter à la nouvelle ère climatique, les grands pollueurs seront alors contraints de payer la facture carbone, et les émissions globales de CO2  au niveau mondial seront plafonnées.
     Alors monsieur le président vous verrez ; les campagnes africaines vous feront un standing ovation en scandant votre désormais célèbre « yes we can. »
Nous comptons avec vous, pour le rendez vous de 2012 monsieur le président. D’ici là, nous croisons les doigts pour le renouvellement de votre bail à la maison blanche.
     
                         Pour 2012, yes we can.
                                                                                                         momodia
 
 

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