mardi 16 août 2011

DERAPAGE VERT A ABIDJAN


 Il y a peu, le nouveau président ivoirien, son excellence Alassane Ouattara, criait à qui voulait l’entendre que « rien ne serait comme avant » dans cette COTE d’IVOIRE  encore clopinante et de retour d’une décennie cauchemardesque infuse de sang, qui a précipité sous terre plusieurs de ses fils. A chaque ministre donc de l’habitacle gouvernemental  ordre fut donné de traduire en action ce changement escompté à angle plat.  Sans laisser se passer la seconde, le ministère de la salubrité urbaine est entré en action en déployant ses Caterpillars et autres machines rodées pour les travaux herculéens dans les grandes artères de la ville d’Abidjan. Mission, démolir tous les logis de commerce et toutes les habitations plantés à moins de cinq mètres de la chaussée et sur les espaces inappropriés. La mesure fait rage, et n’a que faire des larmes de ces hommes et femmes qui pleurent leurs gagne-mannes quotidiennes que les cratères broient et piétinent de toute leur puissance. Ça ce sont les faits, disons le récit factuel.
 Il ya peu, je dénonçais ici même les baraques et les logis de commerces qui poussaient ça et là en Abidjan au mépris total du schéma directeur urbain. L’action que mène donc le ministère de la salubrité est justifié dans le fond mais fada dans l’exécution. Mettre en application sans aucune mesure d’accompagnement un arrêté ministériel signé aussitôt, en vue d’assainir et aérer un cadre de vie en déguerpissant populations et commerces, ne correspond pas du tout à l’éthique du développement durable. Car dans cette chasse  à l’incorrect environnemental, le gouvernement ivoirien a omis le volet social qui forme avec l’économie et l’écologie le trépied sur lequel repose le développement durable. Une demi-année de sommation pour permettre à chacun de rebâtir conformément au schéma directeur urbain aurait donné du charme à cette opération de déguerpissement qui il faut le dire est une vraie quinine pour l’économie du secteur informel qui fait vivre aussi bien les ménages  que sa consœur du secteur formel.  Il faudra y songer la prochaine fois car une révolution écologique qui se passe du social  ne peut espérer mieux qu’une courte existence.

MOMO DIA



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